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Chapitre I) Introduction. Enseigner les sports collectifs c’est, d’abord avant tout, mettre en et relation de façon permanente, les rapports qui unissent une équipe face à une autre. Les aspects tactiques deviennent PRIORITAIRES dans la mesure ou :
Ces aspects sont fondamentaux aussi dans la mesure ou ils permettent à l’ensemble de l’équipe de disposer d’un langage, d’un référentiel de décisions, commun à l’ensemble des joueurs de l’équipe. Les apports des travaux de DELEPLACE se situent principalement à ce niveau. Comment mettre en place une démarche pédagogique cohérente qui permet, à partir de l’analyse des rapports d’opposition en jeu, de concilier les décisions individuelles des joueurs et la nécessaire cohérence collective sur le terrain. Cette démarche ne peut être performante que si elle s’appuie sur un outil d’analyse du jeu. Tel sera donc l’objet de ce document. Chapitre II) Le référentiel Commun. Définition : Système cohérent de représentation mentale de la totalité de la logique interne du jeu. Véritable «SYSTÉMATIQUE» des décisions tactiques en jeu. Part du principe que la caractéristique du rugby est le droit de jouer à la main et au pied. Le rugby c’est donc la possibilité de faire progresser le ballon :
Conséquences : Mise en place :
Le principe est d’être en mesure d’enrayer le mouvement offensif adverse quelle que soit la forme utilisée. Elle doit répondre aux deux éventualités :
Ces pénétrations pouvant s’effectuer aussi bien sur une ligne de jeu (ligne parallèle aux lignes de touche) que sur plusieurs (la largeur du terrain au maximum). L’effort défensif collectif a comme objectif de
constamment constituer un barrage comprenant trois courants.
R1 comporte toujours beaucoup de joueur (défense sur l’homme et aux abords), R2 et R3 comportent toujours quelques joueurs. Tout joueur qui vient s’incorporer à R1 adopte une orientation générale de sa course en profondeur : il court droit. Tout joueur qui vient s’incorporer en R2 ou R3 Court en travers. Rôle des joueurs dans ces différents rideaux :
L’efficacité d’une défense portera sur la capacité à organiser ces rideaux défensifs MAIS surtout de les RECONSTITUER CONSTAMMENT (et ceci dans toutes les dimensions de l’espace de jeu : en avançant, en repli, en renversement de jeu…). Principe opératoire permettant la réorganisation de ces courants défensifs :
« C’est de SA PROPRE INITIATIVE que chaque joueur quel qu’il soit :
LIAISON ORGANIQUE Défense ó Contre Attaque. La récupération éventuelle du ballon est LE SIGNAL de continuer ou de reprendre avec le ballon le mouvement en avançant VERS le but adverse AU TRAVERS du barrage. La logique de l’offensive est la PÉNÉTRATION dans le dispositif défensif adverse soit :
La matrice offensive, à l’inverse de la matrice défensive qui est d’abord organisation face aux éventualités offensives, est d’abord UN CHOIX D’UNE MANIÈRE DE PÉNÉTRATION dans le dispositif adverse. La matrice offensive se compose de deux sous volets :
Principe Opératoire : La circulation des joueurs entre les différents rideaux défensifs, si efficace soit elle, se fera avec « la consommation » d’un certain nombre d’entre eux dans la mesure ou ils seront obligés d’aller plaquer et donc seront temporairement indisponible pour alimenter les rideaux dans un autre secteur du jeu. La conséquence sera donc en renforçant une dimension de l’espace de jeu de libérer, par la même, d’autres espaces. Le renforcement d’une dimension se fait obligatoirement au détriment de l’autre. Sur le plan offensif, on va donc tenter d’attaquer le dispositif défensif SUR SA DIMENSION momentanément la PLUS FAIBLE. Principes Opératoire des deux volets offensifs : Volet A (Groupé ó
Déployé) : l’un des mouvements doit être développé jusqu’à ce qu’il
ait amené le dispositif défensif adverse dans la forme favorable au
déclenchement de l’autre mouvement,
Volet B (jeu à la Main ó jeu
au Pied) : La poursuite du jeu à la main DOIT ÊTRE poursuivie tant qu’il
n’y a pas de risque d’interception ou de placage par le R1 Adverse. Parvenue
à ce moment, il faut transformer la nature du mouvement offensif en utilisant
un coup de pied défensif.
« C’est de sa PROPRE INITIATIVE que chaque joueur voit comment se transforme le dispositif défensif adverse, voit simultanément comment il se trouve dans la situation de sa propre équipe » EN CONSÉQUENCE :
Liaison organique ATTAQUE ó REPLI DÉFENSIF. A tout moment, la situation peut basculer, après la perte de la possession du ballon, à un repli défensif. Celui-ci doit être immédiat et le plus rapide possible pour permettre la réorganisation des différents rideaux de défense.
On a vu précédemment que la couverture défensive s’effectuait par l’intermédiaire de trois rideaux. La défense va tenter, à chaque instant, de mettre en place un équilibre défensif permettant de parer toutes les éventualités offensives de l’adversaire. Au fur et à mesure de l’attaque adverse, un certain nombre
de défenseurs vont se trouver « consommés » ou temporairement hors
d’action. Comment faire en sorte alors pour que ces joueurs soient placés en
situation où ils pourront rapidement devenir des défenseurs susceptibles d’imposer
la pression sur l’attaque ? A ce moment de l’action, et en fonction de la position du
ballon (ligne de jeu), on peut dire que A et B viennent d’être consommés et
que F et H vont devoir à leur tour y entrer (équilibre défensif). L’évolution
du placement des joueurs peut donc maintenant s’effectuer de la manière
suivante : A et B vont « descendre » en R2 tandis que G va
monter en R1 à l’extérieur de E, F va prendre la place de G. I et H vont
décaler vers l’extérieur pour suivre la progression du ballon (voir image
suivante).
La mise en place de cette organisation défensive met en évidence l’obligation de disposer de joueurs en RÉSERVE pour venir alimenter ces rideaux de façon continuelle. Où doit elle se positionner pour être la plus efficace possible ? On sait que le but de la défense est de repousser l’attaque à la périphérie du terrain. Pour cela, chaque défenseur va essayer de défendre à l’intérieur de son adversaire direct pour l’obliger à donner son ballon ou à franchir le barrage à l’extérieur. Logiquement et en respectant les mêmes critères, la réserve de joueurs doit se situer à l’intérieur du mouvement offensif adverse (par rapport à la position du ballon (voir schéma suivant).
LE DISPOSITIF DÉFENSIF COLLECTIF EST DONC BÂTI SUR UN PRINCIPE DE DISTRIBUTION INSTANTANÉE DES 15 JOUEURS ET D’UNE COUVERTURE AXIALE.
C’est d’abord et avant tout une défense sur l’homme. Comment rendre cette défense « individuelle » la plus efficace possible. Deleplace définit alors la notion de CADRAGE DÉFENSIF SUR LE TEMPS DE PASSE » (voir schéma suivant).
L’attaquant A a l’initiative entre 1 et 2 puis à nouveau en 4 MAIS entre 2 et 3 (moment ou le ballon est en l’air), le joueur est fixé par la trajectoire de la balle et NE PEUT PLUS RIEN FAIRE (sauf aller à la réception de la passe). C’est entre 2 et 3 que le défenseur va effectuer son cadrage défensif pour venir se positionner à l’intérieur de A sous un angle tel que :
Toute la difficulté réside dans la bonne appréciation de la place à occuper quand A reçoit le ballon. Trois cas sont envisageables :
Les principes opératoires pour R1 sont donc les suivants :
Doit permettre de répondre à trois éventualités :
Deleplace montre que le placement « idéal » du 1 er joueur du second rideau se situe à l’intérieur du défenseur du R1. En effet, le joueur du R2 doit pourvoir répondre au franchissement de l’attaquent à l’intérieur ET à l’extérieur du défenseur de R1 (voir schéma suivant).
La position du rideau défensif R2 est donc toujours à l’intérieur du défenseur qui charge le porteur de balle.
Répond en tout point à l’organisation du R2 (défense sur l’intérieur du joueur placé en R2). De plus, R3 a des contraintes sur la récupération des longs dégagements. Trois hommes (ou au moins deux) sont nécessaires (un dans l’axe du terrain, les autres sur les espaces latéraux). On peut résumer le placement des joueurs des différents rideaux grâce au schéma suivant : ![]() Pour une position donnée du porteur de balle et à tout instant, le placement des joueurs de R2 et de R3 doit s’effectuer en fonction du placement du joueur de R1 qui « marque » le porteur de balle. Les joueurs de R2 et R3 adopte une position à l’intérieur (notion de rouage d’appui.
Deleplace formule l’idée, pour accroître l’efficacité de cette organisation défensive, qu’un « certain nombre de joueurs vont être plus spécialement vigilant à percevoir le moment du passage à un mouvement offensif à la main déployé ou groupé ». Il distingue alors dans l’équipe trois grands groupes de joueurs :
Les avants de chocs sont plutôt destinés à renforcer la couverture en profondeur quand l’équipe adverse décide de jouer en pénétration, La triplette centrale va quant à elle plutôt renforcer l’axe latéral du terrain, Enfin, les autres joueurs, plus polyvalents, fluctuent à l’intérieur de ces deux rouages défensifs.
Défendre n’a de sens que pour récupérer le ballon et DONC attaquer à son tour la cible adverse. Il y a donc un LIEN ORGANIQUE très fort entre :
Celle ci peut s’effectuer en tous points des rideaux défensifs. On parle alors de CA de type 1, 2 ou 3 en fonction de l’endroit où est récupérer la balle.
Notion de base : « au cours du développement du mouvement offensif, il y a « consommation » des attaquants et « ré alimentation » nécessaire continuelle du mouvement ». Ces joueurs « consommés » doivent revenir le plus rapidement possible en réserve pour se réincorporer au mouvement qui se poursuit. Sur les quinze joueurs de l’équipe, une partie seulement est nécessaire pour le mouvement en cours. Comme pour la matrice défensive, la notion de couverture axiale et de réserve devient alors nécessaire. Cette couverture dépend du mouvement qui se déroule :
L’idée fondamentale est de transformer les mouvements sur l’espace momentanément faible de l’adversaire. Pour respecter cette exigence, il est nécessaire que cette réserve, tout comme la matrice défensive, soit située à l’intérieur du mouvement offensif. La présence de cette réserve permet d’alimenter le
courant offensif. Elle permet aussi de répondre immédiatement à la couverture
du terrain en cas de récupération d
La question qui se pose à tout moment est de savoir si :
Les choix de transformation des mouvements dans les autres est régit aussi selon une logique bien précise. Ainsi, les différentes solutions disponibles, issues du règlement sont :
On appelle ces possibilités la TRIPLE VARIANTE FONDAMENTALE.
Même logique que pour la matrice défensive :
Même logique que pour la matrice offensive. L’organisation de la réserve et le jeu en avançant permet, dès la récupération du ballon à l’adversaire, de mettre la pression et de reconstituer les 3 courants défensifs. Ce sont tous les cas ou le ballon se trouve bloqué sans que le jeu soit interrompu. On distingue les MAUL (ballon tenu) et les MÊLÉES OUVERTES (ballon au sol). Le problème posé à l’équipe qui doit RELANCER le mouvement après son arrêt peut se résumer de manière suivante : Quelle forme UTILISER :
De quel COTE. La réponse à ces questions NE DÉPEND QUE de la distribution particulière que le mouvement précédent à engendrée. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte :
Ex : une libération rapide de la balle s’effectue quand l’adversaire est mis en retard (pénétration collective). Il est donc obliger de reculer pour venir aider ET pour les joueurs de R1 de se rapprocher près du regroupement pour rétablir l’équilibre défensif. Par la même occasion, les espaces latéraux vont se dégarnir DONC, il doit être pertinent de transformer le mouvement pour tenter de déborder sur l’axe latéral. (Voir le cour sur le jeu des lignes avant). Le jeu s’est arrêté (fautes). Il convient donc de le LANCER à nouveau. Comme pour les phases de fixation et du mouvement général, les possibilités d’action dépendent de plusieurs paramètres :
La différence essentielle se situe dans le fait que les joueurs ont des fonctions et des rôles bien précis. L’adaptation de chacun n’est donc pas issue d’un référentiel de décision commune mais de stratégie et de tactiques longuement préparées à l’entraînement (convenu => géré par le capitaine ou un autre joueur qui décide comment on va jouer le ballon) voir le cour sur le jeu des lignes avant. |